Balkans35 Bienfaiteur : Major-général (ret) Lewis Wharton MacKenzie C.M., CSM, O.Ont, CD

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Le Major-général (ret) Lewis Wharton MacKenzie, CM, CSM, O.Ont, CD, est un major-général canadien à la retraite, auteur et commentateur médiatique. Il est connu pour avoir créé et commandé le secteur de Sarajevo au sein de la Force de protection des Nations Unies (FORPRONU) en ex-Yougoslavie en 1992. Il a été critiqué pour son rôle dans l'affaire somalienne et pour les échecs du Canada dans le maintien de la paix en Bosnie. Par la suite, il s'est opposé fermement à l'engagement de l'OTAN dans la guerre du Kosovo.

Dans ses mots :

Je me suis engagé dans le « Queen's Own Rifles of Canada » et j'ai été nommé officier en 1960, ce qui m'a permis d'acheter une voiture de sport. Au cours de ma carrière militaire, j'ai servi en Allemagne au sein des forces de l'OTAN, et j'ai effectué neuf missions de maintien de la paix avec les Nations Unies dans six zones de mission différentes : la bande de Gaza (1963 et 1964), Chypre (1965, 1971 et 1978), le Vietnam, l'Égypte, l'Amérique centrale (1990-1991, à la tête de la Mission d'observation des Nations Unies), et l'ex-Yougoslavie (1992-1993).

Alors que des troubles se profilaient en Yougoslavie et que des signes indiquaient le déploiement d'une force de l'ONU, je me suis porté volontaire. On m'a cependant informé que, ayant déjà commandé une mission de l'ONU, je n'étais pas admissible à en commander une autre. Heureusement pour moi, les quatre commandants de secteur de l'ONU n'avaient aucune expérience préalable au sein des Nations Unies. L'ONU a alors contacté le Canada et m'a proposé le poste dechef d'état-major.

La mise en place de la FORPRONU s'est heurtée à d'importantes difficultés. Tous les éléments essentiels – hébergement, nourriture, carburant, soins médicaux, etc., –étaient introuvables lorsque les contingents de soldats ont commencé à arriver, certains sans armes, munitions, véhicules, ni argent liquide, contrairement à l'ordre qu'ils avaient reçu.

Heureusement, le contingent canadien, un bataillon du Royal 22e Régiment commandé parle colonel Michel Jones (bgén) et une importante compagnie de fusiliers du RCR commandée par le major Peter Devlin (lgén), arriva par train et rejoignit son secteur sans difficulté. Les sapeurs de combat, sous les ordres du colonel Mike Gauthier (lgén), arrivèrent également à l'heure. Les patrouilles de routine dans et autour de leur secteur commencèrent immédiatement, tandis que les trois autres secteurs ont mis du temps à démarrer.

Malgré les objections concernant le siège de l'ONU, nous avons établi le quartier général de la FORPRONU à Sarajevo le 13 mars 1992. Le conflit de Sarajevo/Bosnie a débuté le 6 avril et, face à la détérioration de la situation, nous avons finalement été transférés à Belgrade le 17 mai. Cependant, les rapports de l'équipe restée à Sarajevo indiquaient que nous pourrions peut-être convaincre les deux parties de laisser l'ONU prendre en charge l'aéroport. J'ai informé le lieutenant-général Nambiar, que le seul contingent disponible pour se rendre à Sarajevo était le contingent canadien, leur secteur étant relativement calme. Toutefois, je devais prendre le commandement du secteur de Sarajevo.

 Le contingent canadien arriva le 2 juillet après avoir forcé de nombreux barrages routiers et obstacles. Il s'installa rapidement et sécurisa l'aéroport de Sarajevo. Peu après, le pont aérien commença et se poursuivit pendant plus de trois ans et demi, contre 15 mois pour celui de Berlin. Durant les 30 premiers jours, les responsabilités du contingent canadien s'accrurent quotidiennement. La protection de l'aéroport était assurée 24 heures sur 24, et sept jours sur sept, mais il devait également participer au déchargement des avions, au chargement des vivres et des médicaments dans les véhicules de livraison et, au début, conduire ces mêmes véhicules lorsque les chauffeurs civils refusaient en raisondes tirs de « snipers. » Le contingent canadien contribua également à la gestion des centres de distribution alimentaire du centre-ville.

Contrairement aux règles de l'ONU, des mesures ont été prises pour « dissuader » les tirs de « snipers» depuis les zones autour de l'aéroport et les axes routiers menant aux zones de distribution du centre-ville. Ces mesures ont porté fruits. Les combats dans, et autour de la ville se sont intensifiés malgré la présence canadienne. Le 1eraoût 1992, j'ai serré la main de chaque membre du dernier véhicule du 1erBataillon du R22eR, qui à quitter l'aéroport de Sarajevo.

Après le départ des Canadiens, les Serbes et les Musulmans ont tenté de discréditer l'autre auprès des médias internationaux. J'ai été témoin de tirs et de bombardements menés depart et d'autre près de leurs positions, chaque camp rejetant la faute sur l'autre. J'ai soulevé la question lors d'une conférence de presse internationale au centre de Sarajevo, ce qui a fortement déplu à l'ONU. J'ai démissionné de mon poste de commandement du secteur de Sarajevo, et suis rentré au Canada par l'intermédiaire de l'ONU, où j'ai été reçu en grande pompe lors d'un déjeuner, non sans quelques grincements de dents.

J'ai terminé ma carrière comme commandant des forces terrestres de la zone centrale en février 1993. J'ai décidé de démissionner un peu plus tôt que prévu, car les présentations incessantes organisées par le quartier général de la Défense m'empêchaient deme consacrer pleinement à mes fonctions. À titre d'exemple, je peux citer : le Conseil de l'Atlantique Nord, le Congrès américain, des réunions d'information au Pentagone, notamment avec Colin Powell et le vice-président Chaney, la cérémonie d'inauguration du tout nouveau département des opérations de maintien de la paix des Nations Unies (24 h/24), qui m'a été temporairement dédiée, et le Conseil de défense du Royaume-Uni, suivie d'une audience privée avec sa Majesté la reine Elisabeth II.

Je resterai toujours un soldat dans l'âme et infiniment reconnaissant envers tous ceux qui m'ont permis de briller pendant 33 ans.

À propos, l'achat de ma première voiture sport en 1960 a connu une heureuse fin. En 2017, à ma grande surprise, j'ai été investi au Temple de la renommée du sport automobile canadien.

Major-général (à la retraite) Lewis Wharton MacKenzie C.M., MSC, Oont, DC
Mecène
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